Un problème inattendu pour le Premier ministre

Le Premier ministre Stanislav Gross, photo: CTK

Le nouveau gouvernement n'a pas encore présenté son programme, il n'a pas reçu la confiance de la Chambre des députés, mais il vient d'être confronté à un délicat problème.

Le Premier ministre Stanislav Gross,  photo: CTK
Dans un gouvernement, il y a une personnalité importante qui, pourtant, n'en est pas membre : le chef du Bureau du gouvernement. Le nouveau cabinet tchèque, conduit par le Premier ministre, Stanislav Gross, avait opté pour l'un de ses proches collaborateurs, Pavel Pribyl. Lors de la première réunion du cabinet, les 18 membres avaient voté pour, car il n'y avait aucune raison de douter d'une personne recommandée par le Premier ministre.

C'était sans compter avec les investigations des journalistes, et surtout les réactions de l'opinion publique. La presse, tout d'abord, a révélé que Pavel Pribyl avait servi dans les rangs de la police et pas n'importe laquelle : le Bataillon d'intervention. Celui qui avait toujours été utilisé par le régime communiste pour réprimer, brutalement, les manifestations avant 1989. Selon la même presse, Pavel Pribyl aurait même commandé les opérations du Bataillon d'intervention, lors de la semaine de manifestations contre le régime communiste, en janvier 1989, semaine à laquelle on a donné le nom de Palach, ce martyr s'étant donné la mort, en 1969, en signe de protestation contre l'occupation soviétique... Il n'en fallait pas plus pour que l'opinion publique réagisse. Sur l'initiative du metteur en scène, Bretislav Rychlik, une pétition a été lancée, déjà signée par des dizaines de personnalités. L'opinion compte manifester sa réprobation avec la présence d'un ancien membre du corps de répression de la police communiste, à la direction du Bureau du gouvernement. Les partenaires des sociaux-démocrates, dans la coalition gouvernementale, sont indignés et comptent demander, au moins, des explications au Premier ministre, Stanislav Gross. Et ce dernier ? Pour lui, les informations publiées par la presse sur Pavel Pribyl sont non-fondées. Il reconnaît que son collaborateur au ministère de l'Intérieur qu'il occupait avant a servi dans la police. Comme tous les adeptes des corps de police, il a dû servir dans le Bataillon d'intervention, mais n'a pu le commander, étant trop jeune à cette époque. Pour le Premier ministre, les faits sont les plus importants : Pavel Pribyl a été reconnu digne de confiance, après 1989 et la chute du communisme. Il n'envisage pas de le démettre de ses fonctions...

« Si aucun fait nouveau n'apparaît, que je ne connaîtrais pas, je ne pense pas que je devrais me conduire de manière à répondre aux désirs d'une vague populaire ».