Vanuatu : « On est en vie mais on a subi des événements que même les plus vieux n’ont jamais connus »

Avec un tremblement de terre et deux cyclones, ce mois de mars est particulièrement difficile au Vanuatu

Avec un tremblement de terre et deux cyclones, ce mois de mars est particulièrement difficile au Vanuatu, pays du Pacifique sud composé de nombreuses îles. Le Tchèque Dominik Ramík est installé sur l’île de Tanna dans le village de Lowanatom depuis plus d’une dizaine d’années. C’est à son passage dans la capitale, Port-Vila, que RPI a pu le joindre.

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Dominik Ramík : « On est en vie mais on a subi des événements que même les plus anciens du village n’ont jamais connus. En trois jours nous avons été frappés par deux cyclones très forts. L’un de catégorie 4 puis le deuxième de catégorie 3. Heureusement les structures en ciment ont tenu, mais beaucoup de monde dans les villages vit dans des cabanes, dans des cases en bambou et celles-là ont souvent été emportées. Les dégâts les plus tangibles sont sur les jardins qui sont complètement détruits dans certains endroits. Les gens souffrent du manque de nourriture, d’autant que c’est une période creuse de l’année. »

Y a t-il de l’aide humanitaire qui vous est acheminée ?

« Pour l’instant pas à grande échelle. Dans la capitale, les choses s’améliorent lentement, avec certains quartiers qui n’ont toujours pas d’électricité depuis deux semaines. Je sais qu’il y a des équipes françaises et australiennes, de l’armée, qui apporte de l’aide et on attend de voir comment ce sera distribué. »

En plus de ces deux cyclones, Judy et Kevin, qui ont frappé coup sur coup le Vanuatu, il y a eu un tremblement de terre également, avez-vous plus d’informations, est-ce que vous l’avez-vous-même ressenti ?

La village de Lowanatom | Photo: Dominik M. Ramík,  Wikimedia Commons,  CC BY-SA 4.0 DEED

« L’épicentre était au niveau de l’île d’Espiritu Santo, au Nord. On ne l’a pas ressenti chez moi. Comme les communications n’ont pas encore été rétablies je n’ai pas vraiment de nouvelles de là-bas. Il faut dire que le Vanuatu est le pays le plus exposé aux catastrophes naturelles dans le monde. Les gens ne sont pas habitués, mais ça arrive… Les deux cyclones ont beaucoup ravagé le centre et le sud du pays. En plus de cela, une semaine après le cyclone il y a eu de fortes pluies. Sur mon île de Tanna, il y a eu plusieurs glissements de terrain et un pont bâti il y a plusieurs décennies a été emporté par l’eau, coupant l’accès à l’aéroport. C’est vrai que c’est une saison pas comme les autres… »

Est-ce que vous avez envisagé de quitter le pays ?

Vue sur la mission de Lowanatom | Photo: Dominik M. Ramík,  Wikimedia Commons,  CC BY-SA 4.0 DEED

« Non, j’ai ma famille ici, mon épouse est d’ici. Déjà après le cyclone Pam en 2015, le plus fort connu à l’époque dans le Pacifique sud, je voulais aider le pays à se rétablir. J’essaie d’être utile là où c’est possible, je reste. »

Dans quel domaine travaillez-vous ?

« Je suis enseignant dans une école secondaire. Je suis ingénieur informatique et dans le même temps je travaille avec le ministère de l’Education et avec l’Université nationale pour promouvoir l’éducation à l’informatique dans le pays. »

Pensez-vous repasser en Tchéquie un de ces jours ?

« J’aimerais bien, parce que cela fait quatre ans que je n’ai pas vu ma famille. Mais cela va dépendre de la situation économique du pays ici et de la nôtre. Ce n’est peut-être pas pour tout de suite. »

Vue sur les salles des classes du Collège Technique et Lycée de Lowanatom | Photo: Dominik M. Ramík,  Wikimedia Commons,  CC BY-SA 4.0 DEED