De 1 à 5, les notes pour les écoliers tchèques

Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague – Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! Comme promis la semaine dernière, nous allons pour cette fois nous attaquer à une petite série d’émissions consacrées aux expressions de la langue tchèque relatives aux chiffres – čísla. Mais avant cela, nous allons encore quelque peu revenir au sujet évoqué dernièrement…

Photo : Jana Sustova
Comme vous vous en souvenez peut-être, nous nous étions intéressés la semaine dernière au système éducatif en République tchèque. Cela nous offre donc l’occasion de revenir sur le système de notation du travail des élèves et des étudiants par leurs enseignants et professeurs.

Alors qu'en France, lors de l'attribution des notes, un barème croissant s'échelonnant de zéro à vingt points est utilisé, en République tchèque, les notes s'étalonnent, elles, de cinq à un dans les écoles primaires et secondaires et de trois à un dans les universités et écoles supérieures. En fait, chaque note équivaut plus précisément à une appréciation. A l'école primaire, au collège ou au lycée, le « cinq » - pětka, est la note la plus mauvaise. Les enseignants jugent alors que le travail est tout simplement « insuffisant » - nedostatečně. En général, les écoliers tchèques s’efforcent de ne pas trop en ramener à la maison. Le « quatre » - čtyřka, équivaut à l'appréciation « suffisant » - dostatečně. C'est déjà mieux que le « pětka », et c'est une note effectivement suffisante pour certains élèves, mais qui reste le plus souvent très insuffisante, tant pour leurs enseignants que pour leurs parents. Le « trois » - trojka, signifie que le travail a été « bon » - dobře. En France, sur le bulletin figurerait probablement la mention « bien mais peut mieux faire ». Bref, en un mot, ça reste essentiellement moyen et il faudrait donc penser à travailler un peu plus. Le « deux » - dvojka, est déjà nettement mieux, plus satisfaisant, c'est une note louable, digne d'éloges, c'est donc « assez bien » - chvalitebně. Mais est-ce vraiment « assez bien », suffisamment bien ? Non, bien entendu, puisqu'il existe encore le fameux « un » - jednička. On estime alors que le travail rendu a été « excellent » - výborně. Lorsque le bulletin de fin d'année est donc garni de plusieurs « jednička », de quelques « dvojka » et, éventuellement, d'un voire deux « trojka », l'enfant s’estime alors en droit de le montrer fièrement à ses grands-parents et à tous ses oncles et tantes.

Lorsqu'un élève, très bon, n'obtient que des « jednička », éventuellement avec un « pětka » en éducation physique et sportive sur lequel on a vite fait de passer l’éponge, on dit de lui que c'est un « jedničkář », un mot difficilement traduisible mais qui désigne, en tous les cas, un très bon, un excellent élève. Une appellation parfois péjorative, surtout si elle sort de la bouche des « camarades » du fond de classe qui n'apprécient pas toujours ceux assis au premier rang, attentifs et consciencieux, qu'ils considèrent comme des fayots, selon l'argot scolaire.

Ce système de notation reste en vigueur ensuite à l’université et dans les écoles supérieures, à la seule nuance que le barème s’échelonne seulement de un à trois. Là aussi, la note « un » - jednička, signifie que le travail ou l’examen a été excellent, le « deux » - dvojka, qu’il a été très bon, et le trois – trojka, qu’il a été bon. En revanche, les notes « quatre » et « cinq » disparaissent. En effet, si la note « trois » est suffisante pour qu’un élève passe avec succès un examen, elle peut être considérée comme une note moyenne en dessous, ou plus précisément au-dessus de laquelle le travail et les connaissances sur un sujet sont jugés insuffisants. En un mot, si l’étudiant tchèque n’obtient pas la note minimale de « trois », il est appelé à repasser son examen dans la matière en question. Un peu comme si un étudiant français obtenait une note inférieure à 10 points qui le contraindrait à repasser son examen. Sachez encore que pour obtenir cette note minimale de « trois » dans chaque matière, l’étudiant tchèque dispose de trois chances. Si ces trois essais, les trois examens, s’avèrent insuffisants, il sera contraint de repasser l’examen l’année suivante. Précisons tout de même que cet échec dans une matière ne l’empêche pas forcément de passer en année supérieure, à condition bien entendu que ces notes et ces résultats soient meilleurs dans les autres matières.

C’est ainsi que se referme cette première partie du « Tchèque du bout de la langue » consacrée aux expressions dans lesquelles figurent des chiffres. Pour cette fois, il s’agissait plus précisément du système de notation dans les écoles et universités tchèques, mais dès la semaine prochaine, nous nous attaquerons à la présentation de ces expressions. En attendant, portez-vous du mieux possible – mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous – slunce v duši, salut et à bientôt – zatím ahoj !