Deuxième élection présidentielle : Václav Klaus réélu président de la République pour les 5 prochaines années

Václav Klaus, photo: CTK

Václav Klaus a été réélu président de la République tchèque pour les cinq prochaines années par les deux chambres du Parlement, vendredi, au Château de Prague.

Václav Klaus,  photo: CTK
Candidat du Parti civique démocrate (ODS), principale formation de la coalition gouvernementale tripartite, Václav Klaus a obtenu la majorité des voix des 199 députés et 81 sénateurs présents lors du troisième tour de la deuxième élection. Il a ainsi battu son unique adversaire, l’économiste tchéco-américain Jan Švejnar, dont la candidature était soutenue par les Verts, membres de la coalition gouvernementale, et le parti d’opposition social-démocrate. Avant la tenue du premier tour, la députée européenne Jana Bobošíková, troisième candidate en lice présentée par le Parti communiste, avait retiré sa candidature.

Václav Klaus a reçu les suffrages de 141 parlementaires, tandis que Jan Švejnar n’en a obtenu que 111. Ce résultat confirme les pronostics préélectoraux qui avaient fait du président sortant le favori à sa propre succession. L’organisation de deux élections aura cependant été nécessaire, la première tentative, vendredi et samedi derniers, étant restée infructueuse.

Jan Švejnar et Václav Klaus,  photo: CTK
Présent sur le devant de la scène politique depuis la révolution qui avait entraîné la chute du régime communiste en 1989, Václav Klaus reste donc, après Václav Havel, le deuxième président de l’histoire de la République tchèque depuis la partition de la Tchécoslovaquie en 1993. Voici son portrait brossé par Alain Slivinsky :

L’actuel président de la République, Václav Klaus, est l’une des personnalités politiques les plus importantes d’après 1989. Economiste de formation, il travaille surtout dans des institutions économiques sous le régime communiste, en dernier lieu à l’Institut des pronostics de l’Académie des sciences. Václav Klaus devient tout de suite une des personnalités du Forum civique la force dirigeante dans le pays après la chute du communisme. Sa qualité d’économiste le propulse alors au poste de ministre des Finances du gouvernement fédéral tchécoslovaque, avant la partition de la Tchécoslovaquie, dont il est l’un des principaux acteurs, et la naissance de la République tchèque en 1993. Au mois d’octobre 1990, il est élu président du Forum civique. Il est l’un des « pères » de la privatisation. Un an plus tard, il est un des co-fondateurs du Parti civique démocrate, une formation politique conservatrice de droite, née sur les cendres du Forum civique. Ce parti remporte les élections législatives de 1992 et Václav Klaus devient alors Premier ministre. En 1997, le deuxième gouvernement conduit par Václav Klaus est contraint de démissionner.

Après les élections législatives anticipées de 1998, et la victoire du parti social-démocrate, Václav Klaus met sur pied ce qu’on appelle « l’accord d’opposition » qui permet à la social-démocratie de gouverner avec le soutien du Parti civique démocrate. En 2002, Václav Klaus quitte les rangs du Parti civique démocrate pour pouvoir déposer sa candidature à la fonction de président de la République. En 2003, il est élu chef de l’Etat et déclare qu’il sera un président actif, mais non pas activiste. Pendant toute sa carrière politique, Václav Klaus s’attire de grandes sympathies, mais aussi de lourdes critiques. En tant que président, lors de son premier mandat qui prend fin, il nomme quatre Premiers ministres. A l’étranger, il est surtout connu comme un homme politique peu favorable à l’intégration de l’Union européenne, par exemple, ou même hostile aux mises en garde contre le changement climatique.

Ecoutons la première déclaration de Václav Klaus après l’annonce du résultat du scrutin par le président de la Chambre des députés Miloslav Vlček :

Václav Klaus,  photo: CTK
« Je voudrais vous remercier de votre confiance, je vous remercie de votre soutien et je vous assure que je ne trahirais pas votre confiance. »

Comment était l’atmosphère au Château de Prague après annonce de la réélection de Václav Klaus président de la République ? Nous rejoignons notre envoyé spécial Anna Kubišta qui se trouve dans la Salle espagnole et qui est en ligne avec nous :

« D’abord il faut savoir que l’atmosphère a été totalement différente de celle de la semaine dernière. Pendant toute la journée d’élection, c’était comme si on avait élu d’autres candidats, ce que m’a confirmé tout à l’heure un commentaire politique tchèque. La semaine dernière, l’atmosphère a vraiment été de compétition, cette fois-ci, on a eu l’impression que ça allait très très vite. Il n’y avait pas trop d’interruptions... Un instant on a pensé que les Verts et les sociaux-démocrates (le CSSD) allaient demander une pause et allaient retirer la candidature de Jan Švejnar, mais finalement, cela ne s’est pas produit. Maintenant, alors que le nouveau président a été élu et que c’est Václav Klaus qui est reconduit dans son mandat, l’atmosphère est plutôt joyeuse, en tout cas dans le camp de l’ODS ».