Le mouvement local contre le projet de nouvel aéroport international ne faiblit pas
S’il y a bien une chose qui inquiète les habitants des petites communes situées au nord de Prague, c’est la perspective de voir l’aéroport de Vodochody se transformer en un aéroport international. Le projet est en cours de négociations depuis de longs mois, mais la résistance ne faiblit pas.
Il arrive en effet régulièrement que des pilotes de chasse viennent s’entraîner ici...
La société Penta voudrait faire de Vodochody un nouvel aéroport international pour la capitale tchèque. Le projet est ambitieux et très lucratif : 3,5 millions de voyageurs et des milliers de vols par an, avec comme clientèle potentielle toutes les compagnies à bas prix, comme Ryanair, qui a délaissé l’aéroport de Prague Ruzyne - seul aéroport international de la capitale pour l’instant - à cause de ses taxes trop élevées.Selon l’investisseur, un terminal international à Vodochody permettrait la création de 3000 emplois dans la région. Mais l’argument n’est pas suffisant pour les riverains :
« Je ne me fais pas d’illusions sur les opportunités d’embauche, regrette Veronika, actuellement en congé maternité. Elle aussi fait partie des signataires la pétition contre le développement de l’aéroport et veut rester optimiste. Pas le choix dit-elle, sa petite famille ne pourra pas déménager car si le projet est réalisé, Veronika sait qu’ils ne pourront vendre leur maison qu’à un prix très faible par rapport à ce qu’elle leur a coûté » Pétitions, référendums locaux et manifestations ont déjà été organisées ces derniers mois, avec un certain succès. Les maires de la quinzaine de communes situées autour de l’aéroport sont très engagés dans la lutte contre son extension, comme Libor Holík, le maire de Panenské Břežany, qui ne se sépare jamais de son appareil pour mesurer les décibels :« C’est comme si on voulait larguer une bombe atomique sur notre région. Personnellement je ne sais pas ce qui serait le mieux, être bombardé et en finir rapidement ou alors mourir à petit feu à cause du bruit. »
« Cette année nous avons organisé des référendums locaux dans une douzaine de communes, et en moyenne 95% des votants ont dit non catégorique à l’expansion de l’aéroport. »Pour mener le combat au sein du parlement tchèque, Libor Holík a décidé d’être candidat aux prochaines élections sénatoriales sur la liste du nouveau parti gouvernemental, Affaires Publiques, qui s’est prononcé contre le projet. Un projet aujourd’hui suspendu à une nouvelle étude de son impact sur l’environnement, qui ne devrait pas être publiée avant plusieurs mois.