Le « retour à l’Europe, vingt ans de renaissance démocratique » au menu d’une conférence dans le Palais Cernin
A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, ce 10 décembre, l’association PASOS – Association pour une société ouverte – a réuni dans les murs du Ministère des Affaires étrangères un ensemble de personnalités issues d’organisations internationales ou d’organisations non-gouvernementales pour débattre ensemble de l’évolution politique de ces vingt dernières années en matière de développement de la démocratie en Europe centrale. Radio Prague a interrogé Jeff Lovitt sur les objectifs de la conférence.
Ainsi, le premier panel de la conférence, intitulée ‘la démocratie comme valeur fondamentale de l’Europe’, a rassemblé des anciens opposants aux régimes communistes centre-européens : le Tchèque Alexandr Vondra, ancien signataire et porte-parole de la Charte 77, co-fondateur du Forum civique en Tchécoslovaquie, et plus récemment ancien ministre en charge des Affaires européennes, mais aussi le slovaque Martin M. Šimečka, qui a écrit dans des revues samizdat avant de prendre la tête de différents journaux, dont l’hebdomadaire Respekt entre 2006 et 2008. Il y avait encore Miklos Haraszti, le représentant de l’OSCE pour la liberté des médias et également opposant politique contre le régime hongrois dans les années 1980.
L’association PASOS est un réseau de centres d’instituts indépendants de recherche sur les politiques, plus communément appelés Think Thank. Lié à l’Institut ‘Open society’ de George Soros, l’organisation est installée à Prague. Son directeur, Jeff Lovitt, est un ancien journaliste spécialisé sur l’Europe centrale. Il a également travaillé pour l’organisation ‘Transparency International’. Il fait part de son analyse sur l’évolution politique des la République tchèque ces vingt dernières années. Jeff Lovitt :« La République tchèque est une démocratie stable. Les gens peuvent débattre sur le type de culture politique mais personne ne doute que la République tchèque a des élections libres. Naturellement, il y a des tendances populistes. Pour la société tchèque dans son ensemble, les enjeux en matière de droits de l’Homme se situent à propos des communautés roms. L’autre chose que je vois pour la démocratie est le niveau toujours très élevé de corruption. Mais c’est quelque chose qui ne peut pas se changer de façon formelle, avec des élections ou des médias libres. La démocratie ne peut pas changer la façon dont les gens pensent. C’est un défi continuel. Et il n’existe pas de démocratie parfaite. »Pendant cette journée, c’est aussi l’indissociable interdépendance entre développement de la démocratie et soutien au respect des droits de l’Homme qui a été mis en avant.