Les infirmières tchèques reçoivent le prix František Kriegel
Chaque année, la fondation de la Charte 77 remet le prix František Kriegel, récompensant les personnes ayant fait preuve d’un grand courage. À l’occasion de la Journée internationale des infirmières, la Česká asociace sester (ČAS), l’Association tchèque des infirmières, s’est vue remettre cette distinction.
Pour la seconde année consécutive, le 12 mai, la Journée internationale des infirmières, a été célébrée en saluant le travail des personnels soignants, en première ligne dans la lutte contre le Covid-19. Avec plus de 1,65 million de cas et près de 30 000 décès, la Tchéquie a enregistré le taux de mortalité le plus élevé d’Europe, proportionnellement à sa population.
« Cette journée est importante pour nous. Nous organisons des conférences et de nombreuses activités directement liées au 12 mai. Mais cette année, nous n’avons malheureusement pas pu organiser un tel programme. Nous avons dû proposer des activités adaptées à la situation sanitaire actuelle », explique Martina Šochmanová, présidente de la Česká asociace sester (ČAS), l’Association tchèque des infirmières.
Afin de les féliciter pour leur travail durant l’épidémie, la fondation de la Charte 77 leur a décerné le prix František Kriegel, remis symboliquement à la présidente.
« C’est incroyable que la société civile, et surtout la fondation de la Charte 77, reconnaissent le travail des infirmières et leur décernent un tel prix. C’est un grand honneur pour nous », s’enthousiasme Martina Šochmanová.
Ce prix survient au milieu d’une situation tendue pour les infirmières tchèques. En plus des conditions de travail difficiles, dues à l’épidémie, les personnels soignants estiment depuis longtemps déjà qu’ils ne sont pas assez rémunérés, et que leur métier n’est pas suffisamment reconnu. En 2019, déjà, l’Association tchèque des infirmières expliquait dans un communiqué qu’il était impératif d’avoir une formation supérieure adaptée pour pouvoir exercer le métier d’infirmière.
La présidente de l’association indiquait dans ce document qu’ « une infirmière généraliste s’occupe des patients 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. La médecine s’est développée et les traitements sont devenus plus complexes. L’infirmière généraliste a donc besoin de connaissances plus complètes qu’avant. »
« Le prix František Kriegel éduquera sans aucun doute les citoyens sur le métier d’infirmière et j’espère qu’il participera à la reconnaissance de la profession, estime la présidente.
Travailleuses discrètes, les infirmières sont pourtant au premier plan pour prendre soin des patients, et pas seulement depuis le début de la crise sanitaire. « La partie la plus difficile de notre métier est sans aucun doute le manque de temps, tant dans notre vie professionnelle que personnelle. Cette année est exceptionnellement difficile et pas seulement pour les infirmières et personnels soignants de Tchéquie, mais pour tous les travailleurs du domaine sanitaire, dans le monde », selon Martina Šochmanová.
Cependant, la présidente de l’Association tchèque des infirmières reste optimiste. « Nous passerons au travers de cette crise sanitaire et pourrons retrouver des conditions de vie et de travail plus normales. »