Le divorce complique la situation économique des femmes tchèques
Le divorce altère la condition économique des femmes beaucoup plus que celle des hommes, alors que le taux de divorce en République tchèque est un des plus élevés à l’échelle européenne. Les données recueillies en disent long sur cette tendance. Autres sujets traités dans la presse tchèque ces derniers jours et qui ont retenu notre attention : le fait que les étrangers établis à Prague préfèrent désormais investir dans l’immobilier, et bien entendu la crise migratoire, une crie traitée sous tous ses angles dans les journaux. Et puis il a aussi été question de sport avec la nouvelle défaite du tenisman Tomáš Berdych dans un duel tchéco-français, cette fois contre Richard Gasquet à l’US Open.
« Les femmes divorcées perdent en moyenne près de 22% des revenus dont elles disposaient en partegeant le ménage et les économies avec leurs maris. C’est avant tout la conséquence du fait que les salaires des femmes tchèques sont nettement inférieures à ceux des hommes, soit d’un cinquième environ. La Tchéquie fait alors partie des pays de l’Union européenne dans lesquelles la disparité entre les rémunérations selon le sexe est une des plus élevées. Ce sont aussi les femmes qui ont des pensions retraite plus basses et qui sont menacées par la pauvreté plus que les hommes. »
L’article rappelle que le taux de divorce en République tchèque, d’un peu moins de 50%, est un des plus élevés en Europe. Il indique en outre que dans le cadre de sa stratégie pour l’égalité entre hommes et femmes, le gouvernement prévoit des mesures en vue de créer des conditions qui permettraient notamment aux femmes avec enfants d’édifier une carrière professionnelle comparable à celles des hommes.
S’acheter un appartement à Prague attire les étrangers
Un habitant pragois sur sept est d’origine étrangère. On en compte à l’heure actuelle dans la capitale tchèque près de 170 000. Au cours des dix dernières années, ce chifre a augmenté de plus de 100%. Un article publié sur le site idnes.cz situe ces données dans un contexte plus large pour constater que beaucoup de ressortissants étrangers qui veulent s’établir à Prague préfèrent désormais s’acheter un appartement. Ce sont en premier lieu les citoyens slovaques et ceux venus de pays de l’ancienne Union soviétique, des Vietnamiens et des Chinois, qui représentent la plus importante clientèle. Leurs motivations sont pour les experts imobiliers évidentes :
« Prague est perçue à l’étranger comme un bon endroit à vivre et, à la fois, comme un lieu favorable pour les investissements. Cet aspect est pris en compte notamment par les acheteurs de pays occidentaux comme la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne ou les Pays-Bas. En plus, en affaiblissant la couronne, la Banque nationale tchèque a rendu les achats d’appartements en Tchéquie plus avantageux pour les payants en euro. La qualité des transports urbains en commun, les prix relativement bas et une ambiance de quiétude semblent également constituer des points d’attrait pour les ressortissants étrangers. »
Tereza Blažková remarque que les membres de différentes nationalités aiment se rassembler dans certaines localités précises de Prague ce qui concerne notamment la communauté vientamienne qui préfère en général des quartiers périphériques. Ceci dit, c’est bien sûr le centre de la ville qui est le plus sollicitée, en dépit de son coût élevé.
La crise migratoire et la position tchèque
La crise migratoire demeure toujours au coeur de l’intérêt des médias locaux. L’éditorial de la dernière édition du magazine Respekt analyse, par exemple, certains aspects de la position tchèque à cet égard :
« Au milieu des drames et des tragédies des migrants auxquels l’ensemble de l’Europe a été ces derniers jours confrontée, les Tchèques ont vécu un bref épisode important d’ordre diplomatique. Jamais encore durant les onze années qui se sont écoulés depuis son adhésion à l’Union européenne, le pays n’a défendu aussi fortement ses intérêts. Jamais encore, des mentions relatives à la Tchéquie et des citations de ses représentants politiques n’ont apparu si fréquemment dans la presse européenne. La raison, c’est qu’aux côtés de la Slovaquie et de la Hongrie, nous sommes considérés comme les adversaires les plus farouches d’une répartition équilibrée des réfugiés en Europe. Comme un frein à la solution ce qui commence à provoquer en Europe des réactions indignées ».
L’éditorial de l’hebdomadaire Respekt constate plus loin que les représentants politiques tchèques sont appelés à admettre une nouvelle donne en Europe et à bien se préparer à l’arrivée d’un grand nombre de réfugiés, tant sur le plan mental que sur le plan pratique. Et de conclure :
« Au cours des dernières années, notre Etat s’est enrichi et a intégré l’Europe occidentale. Dans cette logique, nous devenons un pays dans lequel le nombre de migrants qui le rejoignent est supérieur au nombre de partants. Nous devenons un pays moins homogène, un pays qui a un grand attrait pour beaucoup de gens dans le monde. En fin de compte, c’est un témoignage du succès de la voie tchèque vers l’Europe. Plus riche que dans le passé, la Tchéquie doit désormais relever de nouveaux défis. L’aide à un plus grand nombre de réfugiés en est un ».
Quelques regards sur la crise migratoire
La situation des migrants ne laisserait pas Václav Havel indifférent. C’est ce qu’a déclaré pour le quotidieny Právo Dagmar Havlová, la veuve de l’ex-président tchèque, du décès duquel quatre ans se seront écoulés en décembre prochain. Rappelant l’année 1968, date de l’occupation du pays par les troupes du Traité de Varsovie, suite à laquelle des dizaines de milliers de Tchèques et Slovaques ont quitté le pays pour se réfugier notamment en Autriche et en Allemagne, elle a indiqué :
« Fidèle aux principes de la responsabilité et de la solidarité, Václav accorderait certainement son soutien aux gens qui fuient la guerre et la violence. »
Le journal rappelle qu’après 1989, des positions humanitaires ont valu à Václav Havel beaucoup d’estime dans le monde occidental. Son successeur, l’ancien président tchèque, Václav Klaus a fait pour sa part parler ces jours-ci de lui dans la presse en lançant une pétition contre l’immigration, dans laquelle il invite le gouvernement tchèque à assurer la sécurité intérieure et l’inviolabilité des frontières de l’Etat par tous les moyens, y compris la police et l’armée.
Karel Schwarzenberg, ex-chef de la diplomatie tchèque, qui est un des signataires de la pétition des scientifiques contre la xénophobie dans la société, s’est exprimé sur ce phénomène pour le site du quotidien économique Hospodářské noviny en disant :
« Il va de soi que la xénophobie existe au sein de la société tchèque. Toutefois, sur ce plan là, nous ne différons point des autres nations. La majorité des nations européennes ont leurs préjugés à l’égard des étrangers, surtout quand ils représentent des cultures différentes. Mais contrairement à d’autres nations, comme l’Autriche voisine qui a de longues expériences avec l’immigration et qui est à ce phénomène habitué, nous avons jusque-là toujours vécu comme un pays plus ou moins isolé ».
Le site idnes.cz a donné la parole au psychiatre reconnu Cyril Hoschl qui a pour sa part estimé:
« En rapport avec la crise migratoire, certains prétendent qu’aider les gens en détresse est juste, d’un autre côté, il y a ceux qui insistent sur les aspects sécuritaires et l’avenir et qui se sentent menacés. Je pense que les deux positions sont justifiées. Si je dis moi-même que la civilisation européenne est menacée, cela ne veut pas pour autant dire que l’on devrait pas aider les gens qui sont en danger de mort. Il s’agit tout simplement de deux regards qui ne sont pas situés dans le même plan ».
Tennis : Tomáš Berdych pas en réussite contre les « mousquetaires français »
Au US-Open de tennis qui se déroule jusqu’à la fin de cette semaine à New York, le Tchèque Tomáš Berdych ne s’est pas qualifié pour les quarts de finale, car lundi, il a été sorti en quatre sets par le Français Richard Gasquet. Une occasion pour les pages sportives des journaux tchèques de rappeler que cette année, trois « mousquétaires français » ont gâté à Berdych ses ambitions lors d’un grand chelem. Le numéro un tchèque et le numéro six mondial, Berdych a d’abord été éliminé en huitième de final au tournois de Roland Garros par Jo-Wilfried Tsonga, avant de l’être par la suite à Wimbledon par Gilles Simon et, finalement, par Richard Gasquet au US-Open. A l’issue de cette défaite, Tomáš Berdych s’est confié, laconique, pour le quotidien Mladá fronta Dnes :
« De mon point de vue, les grands chelems de cette année se sont déroulés dans la régie française. J’ai été battu par des Français dans trois cas sur quatre. Mais bon, c’est comme ça. Il faut regarder en avant. Ce n’est quand même que du tennis. On continue ».