Quatre ans depuis le massacre de Beslan, jumelage entre Mamirolle et Kostelec et les liens familiaux en Tchéquie
Auditeur régulier de Radio Prague, Jacques Augustin de Rosny-Sous-Bois, en France, reprend la plume après avoir passé « de superbes vacances au Maroc et dans le Cantal ».
Il nous écrit : « Je garde particulièrement un excellent souvenir d’une édition de ‘Rencontres littéraires’ consacrées à un entretien avec les responsables de La Fabrique à théâtre, jeunes et qui s’appuient sur Molière pour jouer du théâtre baroque, le tout ponctué de superbes mises en scène. Cela m’a tellement plu que je vais tout faire pour aller les voir en octobre en région parisienne. Plus que jamais Radio Prague soutient la francophonie, sa culture et je vous en remercie ».
Je précise, pour ceux qui voudraient réécouter ou relire, sur notre site radio.cz, l’émission en question, qu’il s’agit d’une interview du metteur en scène Jean-Denis Monory, diffusée les 9 et 16 août dernier, dans Rencontres littéraires. Pour rappel, sa compagnie La Fabrique à théâtre avait donné, cet été, à l’Opéra d’Etat de Prague, « Le Médecin malgré lui » de Molière.
Changeons de sujet... Vous nous adressez ensuite, M. Augustin, une réflexion suivante : « Récemment se produisait en Russie la tragédie de Beslan, avec la mort de plus de 300 otages dans cette localité du Caucase russe, en Ossétie du Nord, plus que jamais d’actualité avec le conflit de Géorgie et l’invasion militaire russe. Quatre ans, c’est peu et je m’interroge sur la capacité de mémoire de M. Poutine. Mais le but de ma lettre est de penser aux enfants tués et de vous demander si la République tchèque a accueilli des enfants rescapés de cette horreur pour les soigner, leur donner un autre sens à la vie ? »Effectivement, Jacques Augustin, plusieurs dizaines d’enfants rescapés de Beslan, accompagnés de leurs parents et proches, se sont rendus en République tchèque, depuis septembre 2004. Ils ont séjourné notamment dans les stations thermales de Karlovy Vary, à l’ouest du pays, et de Lázně Darkov, en Moravie du Nord. Par ailleurs, la branche tchèque de l’association humanitaire ADRA a mis en place, à Beslan même, un projet d’aide aux enseignants touchés par le drame. Ce projet, étalé sur plusieurs années, avait pour but de soutenir des pédagogues et des psychologues locaux dans leur démarche. Invité par ADRA, le célèbre guitariste tchèque, Štěpán Rak, avait donné un concert à guichet fermé à l’école de musique de Beslan, à l’occasion du premier anniversaire de la tragique prise d’otages. On l’écoute...
« Pourquoi pas un article sur les jumelages avec, à l’appui, notre expérience!! » nous suggère, dans son courriel, Jean-Claude Rihard, président du Comité de Jumelage entre Mamirolle, près de Besançon, et Kostelec nad Černými Lesy, en Bohême centrale. « Fin septembre, le 27, nous serons à Kostelec nad Černými Lesy pour la fête des métiers », écrit Jean-Claude Rihard. « Nous aurons notre petit stand avec expo de travaux manuels réalisés par les habitants de notre village : peinture, sculpture sur bois, art textile (patchwork), travaux manuels réalisés par l'atelier création... En clin d'oeil à la Moravie où quelques-uns de nos ancêtres francs-comtois (Déservillers) ont pris racine, nous procèderons à une dégustation-vente de vin du Jura avec fromages issus de notre école nationale de laiterie. Avis aux amateurs! »
Nous apprenons également de ce mail que les « tchécophiles » de Mamirolle préparent déjà leur prochain voyage en République tchèque : ils sont une cinquantaine à vouloir se rendre, en juin 2009, à Prague, à Karlštejn et à Kutná Hora. Chers auditeurs, si cela vous intéresse, vous trouverez toutes les informations sur cette amitié qui lie, depuis 2005, les habitants des deux communes sur le blog du comité de jumelage : http://mamirolle-kostelec.over-blog.com.
Gilles Gautier qui nous écoute à Lucé, en France, nous a envoyé une belle carte postale de Chartres en Lumières. Il nous écrit : « Cette semaine et la semaine dernière, j’ai été bien occupé : mon fils a déménagé (à 25 ans)... Les enfants restent-ils, comme en France, de plus en plus longtemps chez les parents en Tchéquie ? »Bonne question, M. Gautier... Cependant, je ne crois pas que ce soit le cas, chez les jeunes Tchèques. Depuis la chute du Rideau de fer, en 1989, ils sont, pour la plupart, beaucoup plus flexibles et indépendants qu’auparavant : ils sont souvent impatients de voyager, de découvrir le monde, de vivre seuls, à leur propre compte. Soyons concrets : d’après l’étude, effectuée en 2007 par la société GE Money dans les pays d’Europe centrale en Russie, les jeunes Tchèques quittent le foyer familial à 23 ans en moyenne, c’est-à-dire deux ans plus tôt que les quinquagénaires et les sexagénaires actuels. Un Tchèque sur cinq continue à vivre chez ses parents à l’âge adulte. Et, toujours selon ce sondage, les foyers où cohabitent plusieurs générations seraient typiques pour la Russie et la Pologne notamment.
Chera amis, c’est la fin de ce Courrier des auditeurs... Merci à Jean-Marie Monplot, Labiad Bouabid et Michel Arlie qui nous ont fait parvenir leurs rapports d’écoute ces derniers jours. Merci également à Driss Aguenouz de Khenifra, au Maroc, qui se déclare « auditeur fidèle de Radio Prague depuis 1987. » Dans son courriel, il nous informe, sans nous donner plus de précisions, de l’existence « d’un club Radio Prague au Maroc ». Il serait intéressant pour nous, les rédacteurs, d’en savoir plus !