Václav Klaus versus Jan Švejnar : le jour J approche
L’actuel président Václav Klaus ou le professeur d’économie tchéco-américain Jan Švejnar ? A quatre jours de l’élection présidentielle en République tchèque, prévue pour le 8 février, les chances des deux candidats semblent assez équilibrées. Et la tension monte.
« On se déplace d’une ville à l’autre, on a eu seulement deux mois de campagne, ce qui est une période assez courte…Et bien, dans quelques jours, on verra si je suis élu ou bien si je suis un candidat du passé ».
Qu’est-ce que les Tchèques attendent de vous, de votre élection ?
« Il y a de plus en plus de gens qui rêvent d’un changement essentiel de la politique tchèque. Le bureau du président, c’est un office qui est surtout symbolique. Ceci dit, la population s’attend à un changement général pour ce qui est de la morale et de l’éthique. »
Toutes les tranches d’âge sont-elles représentées parmi vos sympathisants ?
« Oui, toutes les tranches d’âge sont bien représentées. A en croire les sondages, on voit que l’on trouve parmi ceux qui me soutiennent des jeunes, des travailleurs, des employés professionnels, il y a des retraités aussi ».
L’élection présidentielle en Tchéquie se fait par les deux chambres du Parlement et non pas au suffrage universel, ce qui rend la campagne qui la précède quelque peu spécifique. Il n’y aura même pas de confrontation préélectorale télévisée entre les deux candidats : Václav Klaus l’a strictement refusée en prétendant que le public a pu connaître intimement ses opinions et ses activités au cours de son mandat de cinq ans qui touche à sa fin. Tout ce que la Télévision tchèque peut donc offrir à ses spectateurs sont deux grands entretiens « séparés », vendredi dernier avec Jan Švejnar et ce lundi soir avec Václav Klaus… Cela dit, l’attention portée à cette élection de la part du public et des médias, où se succèdent analyses, spéculations et enquêtes, est grande, peut-être plus grande que jamais. L’une des hypothèses assez souvent développée – par une certaine presse et par certains politiciens - est celle qui veut que l’élection de Jan Švejnar risque de déstabiliser la scène politique. Ecoutons sa réponse:
« Je suis contre cette idée, parce que je suis une personne qui cherche l’agrément, qui cherche le dialogue. Je pense qu’il n’y a donc aucune raison pour laquelle il devrait y avoir une déstabilisation politique dans ce pays. Je pense qu’il s’agit plutôt d’efforts pour déstabiliser ma campagne ».En attendant le jour J, les trois principales formations politiques, l’ODS (Parti civique démocrate) d’un côté et les Verts et le CSSD (Parti social-démocrate) de l’autre, réaffirment leur soutien inconditionnel à leur candidat, respectivement Václav Klaus et Jan Švejnar, au moment où le scrutin sera secret. Les deux autres partis en lice, les chrétiens-démocrates et les communistes, se plaisent à jouer les énigmatiques, sachant que c’est principalement de leurs voix que dépend finalement le résultat.