Foot - Euro 2024 : malgré le Portugal de Ronaldo, les Tchèques épargnés par le sort
Le Portugal, la Turquie et une équipe issue des barrages seront les trois adversaires de la Tchéquie lors du premier tour de la phase finale du championnat d’Europe de football en Allemagne l’été prochain (14 juin - 14 juillet). Effectué samedi à Hambourg, le tirage au sort de la composition des groupes a été plutôt clément avec la Reprezentace, qui peut raisonnablement envisager une qualification pour les huitièmes de finale. Il a également ravi ses supporters, puisque c’est à Leipzig, à proximité de la frontière, qu’elle disputera son premier match de groupe, le 18 juin.
Placée dans le chapeau 3 avant le tirage au sort, en compagnie de pays comme la Slovaquie, les Pays-Bas ou la Croatie, la Tchéquie savait qu’elle tomberait forcément sur un gros morceau. Il ne s’agit finalement pas de la France, dont elle n’a plus croisé la route depuis plus de vingt ans, ni de la Belgique, pas plus que de l’Espagne, de l’Allemagne ou encore de l’Angleterre, mais du Portugal de Cristiano Ronaldo.
LIRE & ECOUTER
La Turquie est l’autre adversaire dont la Reprezentace a hérité, et comme lors de l’Euro 2016 en France, où elle s’était inclinée à Lens (0-2), c’est une nouvelle fois contre celle-ci qu’elle disputera, le 28 juin, son troisième et dernier match de groupe, peut-être décisif pour la qualification. Et entretemps, donc, les Tchèques auront également affronté une équipe issue des barrages qui se dérouleront en mars prochain. Malgré cette petite inconnue, Petr Fousek, le président de l’Association tchèque de football, ne faisait pas la fine bouche à la lecture de la composition de ce groupe F :
« Je dois dire que je suis assez satisfait du tirage, nous aurions pu plus mal tomber. Éviter l’Italie, qui faisait figure d’épouvantail dans le quatrième chapeau, était une des nos priorités. Notre souhait a donc été exaucé. Pour ce qui est du Portugal, c’est un adversaire que nous connaissons bien puisque nous l’avons affronté en Ligue des Nations et qui sera naturellement le favori du groupe. Nous savons aussi ce qui nous attend avec la Turquie, car nous avons joué contre elle il y a peu de temps en match amical. Et en ce qui concerne la quatrième équipe, il nous faut encore attendre les barrages pour connaître son identité, mais dans tous les cas, je pense que nous figurons dans un groupe où nous aurons notre mot à dire et dans lequel nous ne pouvons pas avoir d'ambition autre que de nous qualifier pour les huitièmes de finale. »
Une délégation tchèque sans entraîneur au tirage au sort
LIRE & ECOUTER
Le quatrième pays qui complétera le groupe de la Tchéquie sera le vainqueur des barrages qui opposeront la Géorgie, la Grèce, le Kazakhstan et le Luxembourg. Autant de nations a priori dans les cordes de la Reprezentace, et ce malgré ses performances en dents de scie lors des éliminatoires qui ont finalement valu au sélectionneur Jaroslav Šilhavý, qui était en poste depuis 2018, de ne pas être reconduit dans ses fonctions. C’est d’ailleurs sans entraîneur que la délégation tchèque présente à Hambourg samedi a assisté au tirage au sort, la fédération n’ayant pas encore décidé du technicien qui sera chargé de diriger l’équipe nationale en Allemagne.
Avec un système où les deux premiers de chaque groupe, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes des six groupes, seront qualifiés pour les huitièmes de finale, le premier tour ne laissera que huit des vingt-quatre participants au tournoi sur le carreau. Autant dire que les chances de qualification sont relativement importantes, même en cas de défaite initiale contre le favori portugais.
Lors de l’Euro précédent, c’est d’ailleurs en ne terminant « que » troisièmes de leur groupe, après une victoire contre l’Écosse (2-0), un résultat nul contre la Croatie (1-1) et une défaite contre l’Angleterre (0-1), que les Tchèques avaient atteint les huitièmes de finale ; un stade de la compétition où ils avaient réalisé un coup d’éclat contre les Pays-Bas (2-0) avant de tomber en quarts contre le Danemark (1-2).
Mais avant d’envisager de faire au moins aussi bien qu’il y a trois ans, Tomáš Souček, capitaine et homme fort de la sélection tchèque, se réjouit d’abord de tout autre chose :
« Nous sommes très satisfaits de disputer notre premier match à Leipzig. En raison de la proximité, c’est probablement le meilleur endroit possible pour nos supporters. Nous jouerons presque à domicile. Leipzig est juste de l’autre côté de la frontière, je pense donc que nous bénéficierons d’un important soutien. »
Trois heures à peine de route séparant Prague de la deuxième plus grande ville de l’ancienne Allemagne de l’Est, nombreux sont les supporters tchèques qui ont déjà fait une petite croix à la date du 18 juin dans le calendrier 2024. Une entrée en matière dans la compétition qui se fera donc contre le Portugal, une équipe que les Tchèques connaissent bien pour l’avoir affrontée à deux reprises lors de la dernière édition de la Ligue des nations. Et si ces deux matchs avaient été synonymes d’autant de nettes défaites (0-2 à Prague et 0-4 à Lisbonne), Tomáš Souček veut envisager le prochain rendez-vous contre un des grands favoris de l’Euro avec un certain optimisme :
« C’est vrai que nos deux derniers matchs contre les Portugais ne se sont pas spécialement bien passés. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Le Portugal est un adversaire redoutable avec de nombreux excellents joueurs, en plus bien évidemment de Ronaldo. Mais faire mieux que lors des matchs précédents sera aussi une motivation pour nous. Nous allons bien nous préparer et le fait qu’il s’agisse du premier match dans la compétition pour les deux équipes me fait dire que nous aurons peut-être plus de chances de réaliser un bon résultat. »
Sans remonter jusqu’au sacre de la Tchécoslovaquie en 1976, la Tchéquie, finaliste en 1996, demi-finaliste en 2004 ou encore quart-de-finaliste en 2012 et 2020, est une équipe qui réalise traditionnellement d’honorables parcours à l’Euro. Alors, quid de l’édition 2024 ?