Ouverture de la Semaine du développement durable avec la présidence franco-tchéco-suédoise de l’UE en toile de fond
Ce mardi 22 avril était célébré un peu partout dans le monde le Jour de la Terre, manifestation qui, tous les ans depuis 1970, marque la naissance du mouvement environnemental tel qu’on le connaît aujourd’hui. C’est cette date symbolique que le ministère tchèque de l’Environnement a choisie pour inaugurer, à Prague, un cycle de conférences de trois jours qui s’inscrit dans le cadre de la Semaine du développement durable.
Cette année, le changement climatique et l’énergie durable, ou plus concrètement l’exploitation des sources renouvelables d’énergie et leur rôle dans la diminution des émissions de gaz à effet de serre, constituent les deux thèmes principaux abordés par différents spécialistes tchèques mais aussi français et suédois. Les trois pays, qui se succèderont à partir de juillet prochain à la présidence de l’Union européenne, seront en effet tenus de prendre une décision sur le paquet « énergie-climat » de la Commission européenne, ensemble de mesures visant à lutter contre le réchauffement climatique d’ici 2020. Une échéance capitale comme l’a confirmé à l’issue de l’inauguration de la Semaine du développement durable l’ambassadeur de France en République tchèque, Charles Fries, au micro de Radio Prague :
« C’est effectivement un sujet très important. Nous sommes en train d’étudier à Bruxelles les propositions que la Commission a faites en janvier dernier. Ce sont des propositions qui sont souvent appelées le paquet ‘énergie-climat’, et c’est l’ambition de la présidence français d’obtenir un accord politique des Vingt-sept sur ce paquet d’ici la fin de l’année et la fin de la présidence française, la République tchèque ayant, elle, la tâche au début de sa présidence de finaliser l’accord politique au niveau juridique. Ce qui est important, c’est de boucler tous les textes nécessaires avant la fin de la législature actuelle du Parlement européen puisque, à partir d’avril, celui-ci sera en campagne électorale en raison des élections de juin. Le message que les Tchèques et les Français veulent faire passer à tous leurs partenaires est leur détermination à obtenir cet accord dès que possible (c'est-à-dire donc décembre 2008 pour l’accord politique et début 2009 pour l’accord juridique) afin que l’Europe arrive groupée, unie, pour la très importante conférence de Copenhague en décembre 2009 qui aura pour charge de définir les règles du post-Kyoto. »
Face au développement économique de pays émergents à l’importante population comme la Chine ou l’Inde et aux problèmes qui en découlent en matière d’environnement, les efforts de l’Union européenne, comme dans le cas du paquet « énergie-climat » peuvent parfois paraître vains et dérisoires. Un avis qui n’est toutefois pas partagé par Hélène Guillemot, du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), présente à Prague pour s’exprimer sur l’histoire et l’évolution du changement climatique :« Nous sommes vraiment à un tournant mais je pense que le rôle de l’Europe dans ce cadre est plutôt de montrer l’exemple. Je crois que personne ne prétend que l’action de l’Europe suffira à résoudre les questions d’environnement et de changement climatique en particulier. Son rôle est de montrer qu’on peut prendre des mesures qui ne mettent pas en cause la croissance et le développement tout en réduisant beaucoup les émissions de gaz à effet de serre et d’autre part aussi de développer des technologies que l’on peut ensuite transmettre aux pays émergents. C’est pourquoi je dirais que le rôle de l’Europe est beaucoup plus scientifique et politique que, effectivement, de réduire les émissions. »