Transparency International : la Tchéquie cède à la corruption
On sentait bien que quelque chose n’allait pas bien en République tchèque. Aujourd’hui cela est confirmé par les résultats de l’enquête sur la corruption réalisée dans 180 pays par la société Transparency International. Tandis que l’année dernière la Tchéquie occupait encore la 45e place parmi ces pays, aujourd’hui elle se retrouve en 52e position et se place non seulement derrière les démocraties occidentales traditionnelles, mais aussi derrière ses voisins centre-européens comme la Pologne ou la Hongrie.
«Cette situation est due au fait que la représentation politique chez nous échappe à tout contrôle. Elle ne remplit pas ses tâches principales. Il y a une liaison étroite entre la politique et le ‘business’, on assiste à une espèce de cartellisation du processus politique. Et en même temps, l’instruction des affaires de corruption et de criminalité financière s’avère inefficace. La justice elle-même est très déséquilibrée et tout cela provoque cette chute.»
Selon David Ondráčka bien que l’ancien gouvernement de coalition de Mirek Topolánek ait qualifié la lutte contre la corruption de prioritaire, en réalité il a ouvert la porte aux intérêts particuliers et leur a permis d’influencer les décisions politiques. Et David Ondráčka d’ajouter que le gouvernement actuel de Jan Fischer hésite encore et n’arrive pas à définir les mesures à prendre pour enrayer la corruption:
«La République tchèque ne remplit pas ses engagements internationaux. Elle est par exemple un des trois Etat européens qui n’ont pas ratifié la convention de l’ONU contre la corruption et elle a pris une attitude relativement passive aussi vis-à-vis d’autres conventions de ce genre. Quelque chose comme la stratégie anti-corruption n’existe pratiquement pas dans notre pays. Elle ne se réalise que par des mesures très partielles et nous manquons de volonté politique pour mener ces mesures à bout.»
D'après Transparency International, pour améliorer la situation en République tchèque il faut entre autres stabiliser le parquet, renforcer les unités anti- corruption de la police et adopter rapidement une loi sur le secteur publique qui réduirait les pressions politiques sur les fonctionnaires. Une loi spéciale devrait régulariser aussi le lobbying et l’Office supérieure de contrôle devrait être autorisée à contrôler les transactions financières dans les communes et les régions. Si cela n’est pas fait, la République tchèque risque une nouvelle douche froide, l’année prochaine, au moment de la publication des résultats de l’enquête annuelle de Transparency International.