La deuxième présidence tchèque de l'UE se concentrera sur l'Ukraine et l'énergie
La Tchéquie assumera sa deuxième présidence du Conseil de l'Union européenne (UE) à partir du 1er juillet 2022.
Comme dans le cas précédent en 2009, le trio présidentiel est composé de la France, qui achève actuellement sa présidence de l'UE, et de la Suède, qui succédera à la République tchèque le 1er janvier 2023. Le rôle du pays président n'est pas seulement organisationnel, mais aussi médiateur, politique et représentatif.
- Juridiquement, le Conseil de l'UE est une entité unique, mais il se réunit dans dix configurations différentes selon le sujet abordé. Ainsi, le Conseil de l'UE réunit les ministres des gouvernements de tous les Etats-membres pour discuter, modifier et approuver la législation et coordonner les politiques. Avec le Parlement européen, le Conseil est le principal organe de décision de l'Union. La présidence est assurée à tour de rôle par les pays de l'UE pour une période de six mois. Les réunions sont présidées par un ministre du pays qui exerce la présidence.
- L'exception est le Conseil des affaires étrangères, qui est habituellement présidé par le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, en poste depuis 2019. Le pays qui exerce la présidence préside le Conseil et le représente dans les négociations avec le Parlement européen et la Commission européenne. En même temps, le Premier ministre du pays qui exerce la présidence représente l'Union à l'extérieur.
- Les préparatifs de la prochaine présidence tchèque ont commencé en juillet 2018. La préparation et la mise en œuvre effective de la présidence tchèque en 2022 sont dirigées par le Premier ministre par l'intermédiaire de la section des affaires européennes du bureau du gouvernement tchèque. D'autres ministères, dirigés par le ministère des affaires étrangères et la représentation permanente de la République tchèque auprès de l'UE, sont également impliqués dans la présidence. La commission des affaires européennes joue un rôle de coordination. Le gouvernement a également créé le poste de ministre des Affaires européennes, occupé par l'ancien recteur de l'université Masaryk Mikuláš Bek.
La cheffe de la représentation de la Commission européenne (CE) à Prague sera Monika Ladmanová, ancienne membre du cabinet de la vice-présidente Věra Jourová, à partir de juillet. Elle sera la représentante officielle de la CE en République tchèque, sous la direction politique d'Ursula von der Leyen, présidente de la CE. Le gouvernement a également nommé un commissaire du gouvernement de la présidence tchèque pour la négociation du budget de l'UE pour 2023, qui sera le vice-ministre des finances chargé des relations internationales et des marchés financiers Jiří Georgiev.
- La Tchéquie se concentrera sur cinq domaines prioritaires interdépendants au cours de sa présidence :
1. Faire face à la crise des réfugiés et à la reconstruction d'après-guerre en Ukraine :
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- Cela inclut le soutien au statut de candidat à l'adhésion à l'UE, le soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, l'application cohérente des sanctions (contre les dirigeants russes) de l'UE et leur éventuelle extension. Prague cherchera également à isoler davantage la Russie de Poutine dans divers forums internationaux. Un autre dossier est celui des Balkans occidentaux et du soutien à leur intégration dans l'Union européenne.
2. La sécurité énergétique :
- Il s'agit notamment de mettre fin à la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et de trouver d'autres fournisseurs de matières premières, mais aussi de travailler sur la diplomatie verte, l'utilisation des énergies renouvelables et la protection du climat.
3. Renforcer les capacités de défense européennes et la cybersécurité
- Il s'agit notamment de la mise en œuvre de la stratégie de défense commune, de la boussole stratégique, de la coopération entre l'UE et l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), des menaces hybrides et de la lutte contre le terrorisme. La République tchèque souhaite faire pression pour que l'UE adopte la boîte à outils hybride de l'UE, un ensemble de mesures qui permettront aux États membres de l'UE de répondre conjointement aux actions et menaces hybrides.
4. La résilience stratégique de l'économie européenne.
- Selon le ministre des Affaires étrangères Jan Lipavský, les accords de libre-échange constituent un programme important en direction des pays non européens, des contrats étant en cours de négociation avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Mexique et certains pays d'Amérique du Sud. Le chef de la diplomatie tchèque estime également que la coopération avec les États-Unis au sein du Conseil pour le commerce et la technologie est essentielle. Les priorités sont également la région indo-pacifique en termes de coopération, par exemple dans les secteurs cybernétique et spatial, et le Sahel africain en termes de sécurité, de stabilité régionale et de coopération au développement.
5. Résilience des institutions démocratiques
- M. Lipavský souhaite ramener l'héritage de l'ancien président Václav Havel à la présidence, raison pour laquelle les priorités comprennent également le plan d'action de l'UE pour la démocratie et les droits de l'homme, le régime de sanctions de l'UE en matière de droits de l'Homme et le soutien à la société civile, aux institutions démocratiques et aux médias libres.
- Deux semaines avant le début de la présidence tchèque de l'UE, le gouvernement a présenté sa devise et son logo. Le logo se compose d'un emblème graphique et d'une partie texte. L'emblème graphique contient un total de 27 éléments représentant les États membres de l'UE. Chaque élément est basé sur les couleurs du drapeau de chaque État membre. En même temps, la forme de chaque élément est une forme stylisée d'une aiguille de boussole. La devise principale est la déclaration « L'Europe comme mission », publiée dans un essai du même nom « Evropa jako úkol » par le premier président de la République tchèque, Václav Havel, en 1996.
- La République tchèque prévoit d'organiser un sommet au niveau des chefs d'État et de gouvernement de l'UE, une réunion du gouvernement tchèque avec la Commission européenne, une réunion du gouvernement tchèque avec la Conférence des présidents du Parlement européen, 14 réunions ministérielles informelles des formations sectorielles du Conseil de l'UE et d'autres conférences ministérielles, et environ 400 autres événements. Selon une estimation antérieure du gouvernement tchèque, un total de 2 000 réunions différentes auront lieu en Tchéquie, à Bruxelles et dans d'autres lieux, dans le cadre de la présidence au cours du second semestre de l'année.
- Le montant du budget de la présidence tchèque n'est pas encore connu. En août dernier, le précédent gouvernement a augmenté le budget total de la présidence de 200 millions de CZK pour le porter à 1,4 milliard de CZK. En février dernier, le nouveau gouvernement a augmenté le budget de la présidence tchèque du Conseil de l'Union européenne de 400 millions de CZK. Selon les documents dont dispose l'agence de presse tchèque ČTK, les dépenses totales de la présidence devraient s'élever à 2,25 milliards de CZK. Entre 2007 et 2009, 3,75 milliards de CZK avaient été alloués à la préparation et à la présidence tchèque. Le gouvernement de Mirek Topolánek avait été renversé par une motion de défiance au milieu de cette première présidence tchèque.
Depuis le Traité de Lisbonne adopté en 2009, la présidence tournante du Conseil de l’UE est relativement moins importante. Ce traité a notamment doté le Conseil d’un président, rôle assumé depuis 2019 par Charles Michel.
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