Le Premier ministre a présenté son plan de crise SPAR

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SPAR, c’est ainsi que le chef du gouvernement, Mirek Topolánek, appelle le plan de crise qui devrait permettre aux citoyens et aux entreprises tchèques de surmonter les retombées de la crise financière mondiale et le ralentissement du développement de l’économie tchèque.

SPAR, cela veut dire « Stratégie de Préparation et Accélération du Développement » (ce dernier mot en tchèque se dit ‘rozvoj’). Cette stratégie présente quatre objectifs fondamentaux : la restauration de la confiance vis-à-vis du secteur financier, la prévention et l’élimination des risques découlant de la crise mondiale, la stabilisation et la plus grande flexibilité de l’environnement économique et la création d’incitations à la croissance de l’économie. Pas question, par contre, de dépenses ambitieuses de l’Etat pour réveiller la demande, comme dans d’autres pays du monde cruellement touchés par la crise. Le Premier ministre tchèque est, probablement, le dernier dirigeant du monde développé à avoir présenté un plan pour faire face à la crise financière mondiale. C’est ce qui lui est reproché par l’opposition parlementaire, mais aussi par les milieux de l’entreprise, comme l’explique le président de la Confédération des unions des employeurs, Jan Wiesner :

Jan Wiesner,  photo: Zdeněk Vališ
« Les membres du gouvernement affirment que cette crise ne nous touchera pas ou très peu seulement. Pourtant nous en tant que chefs d’entreprise, nous ressentons déjà les conséquences de cette crise. On ne peut que constater qu’elle a été sous-estimée, car des mesures auraient pu être prises. Je dispose d’informations de la part de nombreuses entreprises où les conséquences négatives de la crise se sont déjà manifestées depuis un certain temps. »

A la Chambre des députés, le Premier ministre Mirek Topolánek a dû faire face, pendant près de cinq heures, aux critiques de l’opposition, après la présentation de ce que cette dernière qualifie de rapport sur la crise et non pas de plan pour y faire face. Les sociaux-démocrates lui reprochent surtout de ne pas proposer de mesures concrètes, de ne faire que constater l’approche de la crise. Pourtant, Mirek Topolánek s’est avoué satisfait d’une longue discussion de son plan :

Mirek Topolánek,  photo: CTK
« Cette question est tellement importante que si l’opposition la considérait aussi sérieusement que nous, cette longue discussion aurait un sens. Dans les différentes interventions, j’ai tenté de trouver des positions rationnelles, des propositions. Ça n’a pas été le cas, mais le fait que nous discutions est déjà un changement agréable. »

On ne peut qu’être d’accord avec le chef du gouvernement, car la Chambre des députés, ces derniers temps, a plutôt été le théâtre de joutes verbales que de discussions et, bien souvent, les députés ne sont même pas tombés d’accord sur le programme de leur séance qui a dû être ajournée. Encore faudrait-il que, lors de ces discussions, des propositions de mesures concrètes pour faire face à la crise mondiale soient présentées, comme le réclament aussi bien le Premier ministre que les députés de l’opposition.